Au QG des anti-NDDL, on promet qu'"il n'y aura pas d'aéroport" malgré la consultation
Les résultats de la consultation de dimanche ont donné le "oui" vainqueur à 55,17%. Mais sur le site du futur aéroport, les opposants souhaitent poursuivre la lutte.
Dès l'annonce des résultats, agriculteurs, militants écologistes, familles ou zadistes ont pris la route, direction la grange de la Vache rit. Dimanche 26 juin, près de 150 personnes se sont rassemblées dans ce quartier général des opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, après une longue journée de vote.
Sous le hangar, situé sur le site qui doit accueillir les futures pistes, l'ambiance est électrique. "Il n'y aura pas d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes", préviennent d'emblée les représentants des collectifs anti-aéroport, immédiatement applaudis.
“Résistance”, clament les militants. Le long de la route, ils étaient nombreux à converger ici #NDDL pic.twitter.com/FH24REIn1W
— Julie Rasplus (@julie_rs) June 26, 2016
Je crois que le message est clair… #NDDL pic.twitter.com/sZ4Cdwjqid
— Julie Rasplus (@julie_rs) June 26, 2016
Tout le monde a les yeux rivés sur l'écran accroché sous le hangar et qui projette les résultats. On attend ceux de Nantes, annoncés très serrés. Selon le camp donné gagnant, les réactions contrastent.
Huées qd le “oui” l’a emporté. Applaudissements qd le “non” a gagné #NDDL pic.twitter.com/rTIi5gO6aq
— Julie Rasplus (@julie_rs) June 26, 2016
"Ça m'étonnerait que les troupes de Valls viennent"
Malgré les 55,17% de votes favorables au projet, hors de question pour la Vache rit et ses visiteurs de s'avouer vaincus. "Déçu, mais pas surpris", Sylvain Fresneau, figure connue de la contestation, rappelle qu'il s'agissait "juste d'une consultation, qui ne porte pas sur le bon périmètre". "On a bien dit que ce vote n'était qu'une étape et pas une fin en soi. Et on continue la lutte !", s'exclame cet agriculteur menacé d'expropriation par le projet.
Le gouvernement a pourtant réaffirmé que l'expression des citoyens serait respectée. Comprendre : le projet se fera et la ZAD sera évacuée. Les menaces ne font guère trembler Sylvain Fresneau : "Ça m'étonnerait que les troupes de Valls viennent. S'ils veulent lancer une opération César bis, il y aura de la réplique." Pour l'agriculteur, la fin n'est pas encore là, même si "personne ne souhaite un second Sivens".
On partira quand ils nous délogeront. Mais contraints et forcés. Pas avant.
Objectif : "absolument" gagner la bataille
D'ici là, les collectifs ont appelé à un nouveau grand rassemblement contre l'aéroport, les 9 et 10 juillet. "Ce sera une grosse échéance. Ce résultat va remobiliser les gens", assure Sylvain Fresneau, qui prévoit près de 60 000 personnes sur place. Pas sûr qu'il y ait assez de places de parking, s'inquiète-t-il.
Mylène, 60 ans, et son fils Gaël, 23 ans, seront évidemment de la partie. "Ce sera les semaines de la démocratie. Il y aura des décisions prises lors de cette agora", annonce la mère, qui a participé au dépouillement à Thouaré-sur-Loire.
On est arrivés très inquiets ici, mais la mobilisation pour le 'non' a été assez forte. Le résultat est très encourageant car cela montre qu'avec le peu d'informations que les gens ont eu, ils ont compris que ce projet était inutile.
Pour elle et son fils, il faut "absolument" gagner la bataille : "Notre-Dame-des-Landes est le symbole d'un type de société qui fonce dans le mur et qui ne veut pas le savoir."
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